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Diagnostic et maintenance des systèmes de filtration

Les systèmes de filtration sont essentiels pour protéger les réseaux de micro-irrigation modernes. Ils évitent aux produits goutte à goutte ou micro-asperseurs, voire mini-asperseurs, de se colmater et leur permet d’être toujours performants sur le très long terme.

Pour que ces systèmes de filtration remplissent efficacement leur mission de protection, il faut savoir réaliser un diagnostic et une maintenance adaptés. Comment y parvenir ?

Le premier conseil est d’être structuré et organisé dans son approche visant à comprendre ou même prévenir les problèmes et à établir le bon diagnostic.

Le second est de bien tenir compte de la technologie employée en approfondissant ses connaissances pour effectuer l’action de maintenance curative la plus adaptée au cas de figure.

MAIS COMMENT ÉTABLIR UN BON DIAGNOSTIC ?

Premièrement, en tenant compte de l’environnement du système de filtration ! C’est ce qui a permis le choix de la meilleure solution de filtration parmi les trois connues (tamis, disque ou sable) ainsi que son bon dimensionnement. Ce bon diagnostic permettra également de réaliser efficacement une bonne maintenance préventive et curative.

  • La source en eau:

Pour mémoire il existe trois grandes typologies de sources en eau dont la nature peut influencer et expliquer les raisons d’un dysfonctionnement ou d’un manque de performance.
Eau souterraine : protégée de la surface, elle est plus « stable » et donc souvent de meilleure qualité que les autres sources, mais elle peut réserver de mauvaises surprises si elle renferme du fer ou du manganèse, une forte concentration en carbonate de calcium ou du sable provenant de la nappe souterraine.
Eau de surface en stagnation avec effet de décantation : isolée dans un réservoir, elle peut être de qualité moyenne à médiocre si elle est susceptible de connaître de forts développements biologiques notamment l’été avec l’augmentation de la température.

Eau de surface avec forts déplacements : rivières, canaux... peuvent réserver les plus mauvaises surprises en fonction des crues, des évènements climatiques (pluies suivies de forts ruissellements transportant des particules dans le cours d’eau et élevant de façon exceptionnelle le taux de matière en suspension).

Nous verrons un peu plus loin pourquoi et comment tenir compte de la nature de la source en eau.

  •  Le point de captage :

Il est fondamental de commencer par vérifier la qualité du point de captage placé sur la source en eau. Pour une eau souterraine, il faudra vérifier que le captage sur le forage est toujours de bonne qualité (tubage non endommagé, pas de risque d’ensablement, pas de baisse de productivité, absence de concrétion sur le tubage...), et que des eaux de surface ne peuvent venir polluer les eaux souterraines (en cas d’absence de cimentation annulaire entre tube et terrain).

Pour une eau de surface, il faudra vérifier le risque de pollution de la source par des éléments extérieurs (feuilles, ruissellements...) et que le point de captage est bien situé (en dehors d’un point où des concentrations peuvent apparaître, près de la surface et non au fond où des sédiments sont encore en forte concentration dans l’eau, à proximité du point d’aspiration...).

Dans certains cas, une crépine d’aspiration destinée à éviter l’aspiration dans le réseau des plus grosses particules sera fortement conseillée (branches, feuilles, petits animaux...) ou un pompage flottant.

  • Le réseau aval :

La finesse du média filtrant et la technologie utilisée (système tamis, disques ou sable) sera choisie en fonction du système hydraulique utilisé en aval. Si la filtration est jugée problématique parce qu’elle alimente un réseau de goutte-à-goutte bas débit et enterré qui peut se colmater, il sera primordial de vérifier sa compatibilité pour cette application exigeante : il arrive quelquefois qu’une filtration dimensionnée pour des asperseurs gros débits finisse par alimenter un système de micro-irrigation plus exigeant. On pourra par exemple changer la finesse de filtration (ex : disques 400 microns pour du 130 microns) et réduire l’appel en débit (sectorisation développée avec plus de secteurs consommant moins de débit en instantané). Il faudra aussi se focaliser sur la filtration en analysant méthodiquement ses grandeurs physiques !

  • Les contrôles réguliers :

Il est indispensable de faire un comparatif entre valeurs actuelles et valeurs enregistrées des pressions et débits de la façon la plus régulière possible pour anticiper toute dérive du système :
pressions inférieures à la valeur enregistrée = fuite potentielle sur le réseau, pouvant être confirmée par les valeurs indiquées par le compteur d’eau ;
pressions supérieures à la valeur enregistrée = colmatage possible sur le réseau, pouvant être confirmé par les valeurs indiquées par le compteur d’eau;

volume journalier consommé inférieur à la valeur théorique journalière liée au temps de programmation = problème sur la durée d’irrigation programmée ou problème technique d’ouverture de vanne...

Rappel : un différentiel de pression amont filtration – aval filtration ne doit jamais excéder les 0,5 bar. Au-delà, il sera plus difficile de nettoyer son filtre et de récupérer un fonctionnement normal.

ET COMMENT RÉALISER UNE MAINTENANCE CURATIVE EFFICACE ?

Le principe de base est simple : connaître le produit utilisé en étudiant les documentations existantes et en suivant à la lettre les recommandations des manuels d’utilisation ! Il est important également d’utiliser des pièces fabricant d’origine et de ne pas adapter ou transformer l’existant !

CONCLUSION

Mieux vaut prévenir que guérir: ce vieil adage s’adapte particulièrement bien au domaine de la filtration! Maintenir un système de filtration, c’est d’abord vérifier qu’il est bien dimensionné, car un sous-dimensionnement peut conduire aux mêmes symptômes qu’une défaillance technique (ex : contre-lavage indéfini dans le cadre d’un sous-dimensionnement comme d’un capteur différentiel défaillant ). C’est ensuite être très méthodique et logique pour éliminer successivement toutes les causes potentielles sans en négliger une seule, tout en ayant une approche très large et holistique (en tenant compte du contexte dans lequel fonctionne la filtration) ! Et pour les fournisseurs, bien vérifier que l’utilisateur respecte les principes de base de vérification et de mise en opération d’une solution de filtration donnée.