Les différentes techniques d'irrigation d'un tramway
Dans l’enjeu de la mobilité urbaine, sujet d’actualité, le développement du tramway dans les plus grandes villes de France s’accélère. Il est en effet une solution efficace pour se substituer à la circulation des voitures et réduire la pollution urbaine.
Aussi de très nombreuses villes ont-elles franchi le pas ces dernières années : Angers, Aubagne, Besançon, Bordeaux, Brest, Caen, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Le Havre, Le Mans, Lille, Lyon, Marseille, ...Paris avec en perspective les Jeux Olympiques de 2024. Dans la plupart des cas, les villes ont accompagné le développement de ces infrastructures lourdes avec une végétalisation poussée.
L’idée est de créer des ceintures vertes, et en plus d’améliorer la circulation, d’utiliser le végétal pour réduire les nuisances sonores, avoir un impact positif sur l’environnement (absorber le gaz carbonique, rejeter de l'oxygène, digérer les métaux lourds et réguler la température en absorbant les pics de chaleur) et en général d’améliorer le cadre de vie des citadins. On parle alors de « développement urbain durable ». Au final, ces lignes vertes apportent aux agglomérations dynamisme, mouvement et les aide à démontrer leur confiance en l’avenir.
Pour verdir les lignes de tramway, du gazon (souvent de plus en plus mélangé avec des plantes vivaces) est souvent mis en œuvre. Or les épaisseurs de substrats pouvant être utilisées et placées sur les plateformes sont relativement réduites, faisant courir le risque de faire jaunir le gazon au moindre problème lié à l’irrigation. Le système d’irrigation supporte donc toutes les contraintes et son efficacité et sa fiabilité doivent être optimales.
LES DIFFÉRENTES TECHNOLOGIES D’IRRIGATION EXISTANTES POUR LE TRAMWAY
Pour réaliser l’irrigation la plus uniforme possible de ces lignes vertes, il faut tenir compte de contraintes importantes :
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Une faible épaisseur de substrat pouvant être rapportée sur les plateformes et entre les rails : 15 cm,
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Le caractère étroit de cette ligne verte: en moyenne quelques mètres (6 à 8 m),
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La complexité de mise en œuvre en général,
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La difficile cohabitation du végétal avec le milieu urbain (chaleur accumulée, pollution, vandalisme et manque de civisme...),
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La ressource en eau limitée ou plus couramment la volonté d’avoir un système peu consommateur en eau,
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Les heures d’irrigation par aspersion potentielles très réglementées,
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Une maintenance difficile du fait de l’activité urbaine et de l’accessibilité limitée à la zone.
Deux technologies déjà présentes dans les parcs et jardins peuvent être mis en œuvre: l’aspersion en surface (méthode traditionnelle) et la micro-irrigation par goutte à goutte enterré.
LA MÉTHODE TRADITIONNELLE D’IRRIGATION DE TRAMWAY
Pour l’aspersion, les tuyères à faible émergence et à fortes portées seront privilégiées. Spécialement étudiées pour cette application, elles seront installées le long des voies de la façon la plus discrète possible. Du fait de l’exigence de l’irrigation fractionnée et bien délimitée dans le temps, la gestion centralisée sera fort utile pour parfaire le dispositif.
L’ALTERNATIVE À L’ASPERSION : LA SUB-IRRIGATION
Le choix du substrat : La composition du substrat doit favoriser la diffusion de l’eau par le système d’irrigation. Sous le substrat, un dispositif drainant doit être placé idéalement. Ce substrat devra être composé de matières organiques sans éléments grossiers (>1cm) qui pourraient réduire la diffusion par capillarité. Il devra être convenablement compacté avant tout plaquage de gazon, très important dans le cas de l’utilisation du goutte à goutte.
Le substrat doit être placé en deux passages : en couche de 10 cm avant pose du goutte à goutte, puis via un second passage en couche de 5 cm à 10 cm (selon l’épaisseur finale de la couche de substrat) au dessus du goutte à goutte.
Le dispositif mis en œuvre que le client a imposé sur le T3 : Les goutteurs utilisés sont distants de 20 cm en moyenne et il en va de même pour la distance entre les lignes qui devront être posées de façon équidistantes et maintenues par des crampons de sol. Pour les zones à fortes contraintes thermiques (parties bétonnées par exemple) une distance maximale de 5 à 10 cm a été maintenue avec la ligne de goutteurs.
Des peignes d’alimentation ont été réalisés pour alimenter les zones entre chaque longueur maximale de lignes pouvant être atteintes. En fin de ligne, des collecteurs de purges ont été installés selon nos préconisations : c’est une condition indispensable en irrigation enterrée pour éliminer régulièrement les sédiments accumulés dans le temps via l’ouverture d’une vanne de purge manuelle.
Des régulateurs de pression ont été installés pour garantir l’alimentation des lignes à la pression idéale. Des vannes à air présentes sur le peigne et sur le collecteur de purges sont là pour évacuer l’air prisonnier du réseau : pour faciliter le remplissage comme pour éviter la présence du vide, problématique car responsable de l’aspiration de particules externes dans le réseau.
Une filtration adaptée (en moyenne 130 microns) a été mise en place et elle devra être strictement dimensionnée en fonction de la qualité de la source en eau.
Bien entendu des vannes électriques commandées par un programmateur permettront le déclenchement répété des irrigations.



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