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Le choix du goutteur

QUEL DEBIT POUR LE GOUTTEUR ?

Dans les années 60/70 pour des questions de sensibilité au colmatage, de coût de fabrication et de procédé d’extrusion, les premiers systèmes orientaient le choix vers des forts débits de 4 et 8 litres par heure.
Malheureusement, peu de sols sont capables de bien répondre à de tels débits : risques de flaquage, de ruissellement et de percolation asphyxiante. De plus le coût par hectare de telles installations est très pénalisant pour le viticulteur. La conduite de l’irrigation est plus contraignante et moins précise.
Le choix doit donc s’orienter aujourd’hui vers du bas débit de 1 à 1,6 litre par heure. Les dernières générations de goutteurs bas débit développées après les années 90 sont beaucoup moins sensibles au colmatage et aux variations de pression et permettent d’améliorer considérablement les résultats.

QUEL TYPE DE GOUTTEUR ?
Il existe de nombreux types de goutteurs et il est très important pour le viticulteur de faire un peu de tri dans l’offre actuelle. Les goutteurs rapportés (en dérivation) ne sont plus beaucoup utilisés de nos jours et ont fait place aux goutteurs intégrés (au moment de la fabrication dans le tube). Un rappel des différents modèles est important :

  • Le goutteur à écoulement laminaire ou “capillaire“: très sensible au colmatage et peu uniforme au niveau du débit.

  • Le goutteur à écoulement turbulent long ou “cylindrique“ : plus résistant au colmatage et très populaire depuis la fin des années 70 mais aux performances très largement dépassées aujourd‘hui.

  • Le goutteur à écoulement turbulent court ou “plat“ : très résistant au colmatage avec une courbe débit/pression très tolérante aux variations. Très performant en terrains plats.

  • Le goutteur autorégulant long ou “P.C. cylindrique“: plutôt sensible aux eaux chargées à fortes décantations avec une plage de régulation du débit limitée et des chambres de transfert à écoulement laminaire.

  • Le goutteur autorégulant court ou “P.C plat“ : large plage de régulation de débit, principe de fonctionnement autonettoyant, section et longueur du labyrinthe adaptés aux eaux chargées, gamme de débit complète. C’est la référence en matière de performances sur grandes parcelles et terrains en pente.

  • Les goutteurs combinés qui sont à la fois autorégulants courts, autonettoyants, à clapet anti-siphon, à pré filtre incorporé et disponibles avec un certain nombre d’options telles que des crochets de fixation pré montés en usine pour suspendre les lignes au palissage. C’est la dernière génération et ces systèmes offrent de nouvelles possibilités et de nouvelles garanties en applications enterrées.

QUEL ESPACEMENT ENTRE GOUTTEURS ?
Appliqué aux cultures en lignes, le principe de l’irrigation localisée consiste à humidifier une bande de sol représentant environ 30% du volume réellement exploité par le système racinaire. En fonction de la texture du sol et de sa structure, l’espacement entre les goutteurs doit garantir la continuité de la tranchée humide à 30 ou 40 centimètres de profondeur.
L’observation d’un recoupement des bulbes humides en surface n’est pas un objectif technique. Les principes « d’un goutteur par pied » ou « un pour deux pieds» ou « au milieu entre les deux pieds » ne sont pas à prendre en compte dans une démarche moderne et raisonnée.
Pour des sols très filtrants ou très caillouteux, un espacement de 0,50 à 0,60 mètres est conseillé en jeunes plantations et 0,60 à 0,75mètres sur vignes adultes. Sur sols moyens à lourds, l’espacement sera de 0,75 mètres en jeunes plantations et 1,00 mètre en vignes adultes.Les espacements supérieurs à 1,25 mètre sont à réserver à des itinéraires techniques bien spécifiques au niveau de la densité, de la conduite et du palissage. Les applications enterrées demandent une étude précise faisant intervenir l’expérience d’un professionnel.

QUEL ESPACEMENT ENTRE LES LIGNES ?
Pour des plantations comprises entre 2 et 3 mètres en conduite palissée ou enherbée et sur le pourtour méditerranéen, l’encépagement actuel et les tendances climatiques ne laissent pas beaucoup de choix: chaque rang est équipé d’une ligne de goutte à goutte.
Les solutions un rang sur deux, amovibles ou non, au milieu ou au pied, ne sont envisageables que pour du court terme et ne peuvent être considérées comme un outil performant pour la gestion de la contrainte hydrique de la vigne.

QUEL POSITIONNEMENT DES LIGNES ?
En France, les installations sont principalement réalisées avec une pose des lignes de goutteurs directement sur le sol. C’est le système le plus économique à court terme mais il est cependant indispensable d’attacher le tube aux piquets de palissage pour éviter tout déplacement. En effet la dilatation du tube polyéthylène est très importante (3% de variation de longueur pour une amplitude de 35° hiver /été) et il tube serpente facilement au milieu s’il est libre.
En cas de pente latérale, il faut poser la ligne du côté haut pour quelle puisse s’appuyer sur les souches. On évite ainsi qu‘elle dérive au milieu du rang, éliminant tout risque de dégradation par le passage d’engins.
Attacher les lignes est également fortement recommandé en zones inondables ou très ventées.
De plus en plus de viticulteurs expérimentés font appel à un positionnement suspendu sur un fil de fer à une hauteur de 35 à 45 centimètres du sol pour des questions de maintenance, de mécanisation et d’esthétique. Sur les fortes pentes il est conseillé d’utiliser un clip anti-ruissellement obligeant la goutte de tomber à un intervalle régulier de 1 mètre. Différents systèmes existent sur le marché et « le système D » n’est pas le plus efficace, le plus durable et le plus économique à moyen terme.
Les viticulteurs désirant enterrer les lignes de goutteurs doivent faire appel à des professionnels expérimentés et compétents. Le niveau technique du viticulteur et le suivi de ces projets sont les facteurs déterminants du bon fonctionnement de ces systèmes dans le temps.

QUELLE QUALITE ET QUELLE EPAISSEUR DE TUBE ?
La qualité de la matière première utilisée pour la fabrication du tube est déterminante pour la durée de vie du système (matière vierge de premier choix). Le vieillissement est principalement le fait des rayons U.V. Le tube doit être chargé de noir de carbone (colorant noir dosé à 2%) pour empêcher les UV de dégrader les liaisons moléculaires au fil des ans. Le tube doit rester souple et résistant aux chocs.même après 25 ans d’exposition au soleil. Toute fissuration, casse ou dégradation anormale doit être rapidement signalée au revendeur. Certains fabricants garantissent la qualité du tube pour une durée de dix ans.
Les épaisseurs de paroi varient selon la qualité de la matière et selon les normes de fabrication. Une épaisseur inférieure à 0,90 mm n’est pas adaptée à une utilisation viticole pour du long terme (plus de 25 ans). Certains systèmes appelés « gaines » permettent d’aider l’établissement des jeunes vignobles pendant les trois premières années et sont disponibles à moindre coût dans des épaisseurs de 0,20 à 0,60 mm.