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LA PISTACHE

Originaire du Moyen Orient, le pistachier (Pistacia Vera) est une culture rustique que l’on retrouve dans différentes parties du monde, et notamment en France. Deux espèces de pistachiers sont présentes à l’état naturel dans nos garrigues : le pistachier térébinthe (Pistachia Terebinthus) et le pistachier lentisque (Pistachia Lentiscus).

 

En Provence, cette culture a été présente jusqu’au milieu du 20° siècle avant que celle-ci ne disparaisse. Aujourd’hui, elle bénéficie d’un renouveau et d’un intérêt grandissant pour des agriculteurs souhaitant diversifier leur production avec un produit de haute valeur. Avec une consommation de 10 000 T/an, le marché français est en constante augmentation et demandeur d’une production de pistaches Made in France haut de gamme pour la confiserie et la pâtisserie.

Actuellement, le marché est dominé par l’Iran et les Etats-Unis qui représentent à eux seuls près de 66 % de la production mondiale. Mais, cette culture s’est et se développe dans d’autres pays comme la Chine, l’Espagne, la Turquie, la Grèce et l’Australie. Et, aujourd’hui, la France …

 

QU’EST-CE QU’UN PISTACHIER ?

Le pistachier est une espèce dioïque, c’est-à-dire qu’il y a des arbres mâles et femelles, et caduque (perd son feuillage l’hiver) pouvant atteindre jusqu’à 9 m de haut. Cette culture rustique, résistante à la sécheresse, s’adapte facilement aux conditions de sols pauvres et salins. Sensible à l’excès d’eau, on veillera à ne jamais saturer en eau le sol et à l’implanter sur un sol bien drainé. Le pistachier est sensible aux maladies fongiques comme l’Alternaria Alternata et la Verticilliose qui se développe avec l’excès d’humidité.

Comme l’olivier, le pistachier a besoin d’un hiver froid et d’un été chaud et sec. Le froid de l’hiver détermine le potentiel de floraison en levant la dormance des bourgeons floraux. En moyenne, il faut entre 800 et 1000 heures à une température inférieure à 7°c pour lever la dormance. Si le pistachier a besoin de froid l’hiver, il n’en reste pas moins sensible au gel à partir de -12°c.

Le vent étant l’UNIQUE vecteur de pollinisation, la place des pistachiers mâles est primordiale pour la réussite de la plantation. La période de floraison s’effectue de mi-avril jusqu’à début mai pour les variétés tardives. Dans le monde, la variété femelle Kerman est la plus représentée pour la qualité de son fruit et sa productivité.

La mise en production du pistachier est longue. Ce n’est qu’au bout de 6 ans que l’on effectue la première récolte pour une pleine production autour de 15 ans. Une plantation peut durer jusqu’à 100 ans. Une autre particularité du pistachier est sa forte alternance de production que l’on arrive à réduire avec une bonne gestion de l’irrigation, de la fertilisation et de la taille.

 

La pistache est, quant-à-elle, une drupe comme l’amande, la pêche, l’abricot, etc. Mais, qu’est-ce qu’une drupe ? c’est un fruit composé de trois parties un péricarpe (que l’on mange dans le cas de l’abricot par exemple), d’une coque (endocarpe) et d’un amandon (c’est cette amandon que l’on consomme concernant la pistache et l’amande).

Contrairement à l’amande, la pistache a une coque déhiscence, qui s’ouvre à maturité. Cette particularité la rend plus sensible aux conditions extérieures, et notamment à un champignon qui peuvent sécréter une toxine : aflatoxine. Dès la récolte, il faut rapidement, sous 24h, débarrasser la pistache de sa première couche, la nettoyer et la sécher afin de préserver sa qualité. En moyenne à maturité, un pistachier peut fournir jusqu’à 10 kg d’amandons.

Le pistachier est un arbre robuste, résistant à la sécheresse mais qui réagit très bien à l’irrigation. Bien qu’il y ait des plantations non irriguées de part le monde, la plupart des nouvelles plantations le sont et utilisent un système de goutte à goutte double lignes en surface ou enterré de type Uniram AS avec un débit goutteur de 1,6l/h et un écartement de 0,5m. En Californie, les besoins moyen en eau d’irrigation se situe autour de 100 m3/ha mais avec des conditions climatiques plus difficiles qu’en France. Notons qu’il est possible de réduire la consommation en eau en jouant sur les stades de la plante les moins sensibles au stress hydrique.

Pour cette culture, le goutte à goutte enterré est triplement intéressant : il augmente l’efficience d’irrigation en réduisant l’évaporation, il réduit l’humidité relative autour de la plante réduisant la sensibilité de la plante aux maladies fongiques comme l’Alternaria Alternata et permet le travail mécanique du sol entre les arbres.